L’hypotension diastolique isolée en hémodialyse : une étude pilote - 20/09/16
Résumé |
Introduction |
La baisse isolée de la pression diastolique (HDI) chez l’hémodialysé n’est pas symptomatique et ne peut donc être détectée que par une surveillance systématique et suffisamment répétée de la pression artérielle au cours des séances d’hémodialyse. Chez l’hémodialysé, nous ne connaissons pas encore la signification de cette anomalie.
Patients et méthodes |
Pour étudier ce phénomène, nous avons mené une étude prospective (janvier 2012–février 2016) chez 40 patients en hémodialyse. Les facteurs de risque de l’HDI étaient étudiés à l’inclusion pour les patients avec HDI, et au terme du suivi pour les nouveaux cas.
Résultats |
À l’inclusion, l’HDI était notée dans 40 % des cas et était significativement associée à l’âge avancé, aux tares cardiovasculaires, à la diurèse conservée, à la prise de traitements antihypertenseurs, au volume résiduel critique et à la variation des réserves alcalines en dialyse. L’échocardiographie montrait une fréquence plus élevée de l’hypertrophie ventriculaire gauche et de l’altération de la fonction diastolique du VG chez les patients avec HDI. Le suivi moyen dans notre étude est de 34,57 mois. Au cours de cette période, nous avons noté 7 nouveaux cas d’HDI parmi les patients initialement sans HDI. Les facteurs de risque relevés chez ces patients sont : l’âge avancé, les antécédents cardiovasculaires, la prise de traitements antihypertenseurs et un taux d’hémoglobine moindre. Bien que statistiquement non significatifs, la fréquence d’incidents cardiovasculaires et le taux de mortalité sont plus élevés chez les patients avec HDI.
Discussion |
L’hypotension diastolique isolée en hémodialyse est une complication silencieuse, fréquente et insuffisamment étudiée. Ce phénomène est lié essentiellement à un vieillissement vasculaire accéléré et au large usage des traitements antihypertenseurs. L’apparition de nouveaux cas d’HDI dans notre série suggère une évolution progressive des lésions vasculaires. La durée du suivi, bien que de 4ans, semble insuffisante pour déterminer l’impact direct de l’HDI sur la mortalité cardiovasculaire en hémodialyse.
Conclusion |
L’ensemble de ces données incite à une utilisation rationnelle des traitements antihypertenseurs et à une individualisation de la prescription.
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Vol 12 - N° 5
P. 314-315 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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